🇨🇲 Voyage d’étude interministériel pour la création d’un fonds d’appui pour le financement de l’entrepreneuriat de la diaspora entreprenante au Cameroun.
CONTEXTE
Face à la volonté présidentielle du Cameroun, qui souhaite créer “un fonds d’appui pour le financement de l’entrepreneuriat des jeunes de la diaspora camerounaise” , et à la demande du MINREX et de la commission interministérielle (MINREX, MINFI, MINPMEESA, MINEPAT), un voyage d’étude comparative (benchmark), a été organisé par Expertise France en juillet 2023 en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Maroc.
La délégation camerounaise, composée de représentants de quatre ministères – Ministère des Relations Extérieures (MINREX), Ministère des Finances (MINFI), Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie Sociale et des Artisans (MINPMEESA) et Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) – a été accompagnée par Olivia MUKAM (experte MEET AFRICA 2 Cameroun), Christian CARABALLO (expert MEET Africa – Animation des écosystèmes entrepreneuriaux) et Lou BACHELIER-DEGRAS (chef de projet adjoint MEET Africa 2).
Ces pays ont été choisis en raison des outils et mécanismes politiques d’attractivité développés et mis en œuvre par les pouvoirs publics pour faciliter et encourager l’installation de leurs diasporas désireuses d’investir dans leurs pays d’origine.
L’étude s’est déroulée sur une durée de 3 à 5 jours par pays, permettant à la délégation de rencontrer leurs homologues ministériels, des acteurs financiers et non-financiers impliqué dans les questions d’accompagnement de la diaspora. Ils ont ainsi pu discuter des dispositifs de financement de la diaspora mis en œuvre et des fonds gouvernementaux disponibles pour promouvoir l’investissement et l’entrepreneuriat de la diaspora dans chacun de ces pays.
IMPACTS
Ce voyage a permis à la délégation camerounaise de :
- Mieux comprendre les différentes structures et mécanismes de financement de la diaspora mis en place en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Maroc.
Par exemple, en Côte d’Ivoire, le CDC-CI a opté pour un mécanisme d’épargne, afin de permettre à la diaspora d’épargner de manière statique (au sein d’une banque) ou de manière productive (en épargnant pour acheter un terrain ou construire en Côte d’Ivoire). Cette méthode a permis d’établir une première base de confiance entre une agence gouvernementale et la diaspora du pays.
- Identifier les bonnes pratiques et les défis rencontrés par chacun de ces pays.
Par exemple, au Maroc, la Directrice chargée des Affaires africaines au Maroc (MAE) a mis l’accent sur les bureaux consulaires. Ils ont adopté une approche centrée sur le client afin que les Marocains vivant à l’étranger se sentent valorisés, accueillis et désirés. Cette transformation de leur service a contribué à rétablir la confiance entre la diaspora et les institutions publiques.
- Analyser les fonds gouvernementaux disponibles pour soutenir la diaspora et son entrepreneuriat.
Par exemple, au Sénégal, il existe près de 7 fonds différents dont la diaspora peut bénéficier.
- Recueillir des informations précieuses pour l’élaboration d’un cahier des charges des charges pour la conception, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des mécanismes de structuration et de financement du futur fonds d’appui destiné au financement de l’entrepreneuriat de la diaspora camerounaise.
1. Ne pas limiter un fonds seulement aux jeunes, le rendre exhaustif pour les membres de la diaspora, quels que soient leurs âges = réflexion sur le gabarit du fonds d’appui camerounais.
2. Le fait qu’au Sénégal et au Maroc, un natif du pays ne perd jamais sa nationalité, aide à maintenir les liens nationaux/culturels même avec les membres de la diaspora = réflexion sur la double nationalité.
3. La nécessité d’engager sa diaspora, en commençant par rétablir la confiance, pour l’encourager à investir dans son pays d’origine = réflexion sur l’offre consulaire et une stratégie de communication.
4. réfléchir à un mécanisme économique plus large que l’entrepreneuriat. Par exemple : le Maroc vise trois cibles prioritaires de sa diaspora : les investisseurs, les entrepreneurs et les référents qui peuvent faire venir au Maroc de grandes entreprises d’autres pays (qui sont créatrices d’emplois et stimulantes pour l’économie du Maroc).
PERSPECTIVES
Ce voyage d’analyse comparative a permis à la délégation camerounaise de profiter des expériences réussies d’autres pays africains dans le domaine du financement de la diaspora.
Les enseignements tirés serviront de base à l’élaboration d’un plan d’action concret pour la création d’un fonds national au Cameroun, destiné à soutenir et à encourager l’entrepreneuriat de sa diaspora et à contribuer ainsi au développement économique du pays.
💡Pour en savoir plus, contactez l’experte MEET Africa 2 Cameroun : Olivia MUKAM WANDJI 🇨🇲